Antonio Seguí (1934‑2022) est un peintre et sculpteur argentin, formé à Córdoba puis à Paris et Madrid, qui s’impose dès les années 1960 sur la scène internationale. Son univers plastique, immédiatement identifiable, met en scène des foules de petits personnages — souvent des hommes en costume et chapeau — pris dans des villes labyrinthiques. Palette vive, contours nets, perspectives brisées et répétitions modulaires produisent une cartographie ironique de la modernité urbaine: circulation, anonymat, codes sociaux et micro‑violences ordinaires. Entre satire et tendresse, ses toiles combinent narration et structure rythmique proche de la bande dessinée.
Installé durablement à Paris, Seguí expose à la Biennale de São Paulo (1963), à la Biennale de Venise (1968) et dans des musées majeurs en Europe et en Amérique latine. Il développe parallèlement gravure et sculpture, prolongeant son vocabulaire en trois dimensions et dans l’estampe, avec un sens aigu de la composition sérielle. La critique a rapproché son travail du pop latino‑américain et des traditions satiriques (Daumier), tout en soulignant sa singularité formelle.
Ses œuvres, conservées dans des collections internationales (MNAM‑Centre Pompidou, MALBA, Museo Nacional de Bellas Artes), offrent une lecture incisive de l’urbanité contemporaine. Études universitaires et articles à comité de lecture insistent sur la dimension sociopolitique de sa poétique du multiple et du déplacement.
