Marie‑Ange Daudé (née en 1966) est une artiste française dont le travail explore le corps, la mémoire et l’identité à travers la photographie, la vidéo, la performance et l’installation. Formée aux Beaux‑Arts (Paris‑Cergy), elle développe dès les années 1990 une pratique où le visage et la voix deviennent des matières premières: autoportraits fragmentés, bouches filmées en très gros plan, souffles, murmures et chants qui interrogent présence, altérité et vulnérabilité. Ses œuvres jouent sur la répétition, la boucle et la proximité sensorielle, créant des situations d’adresse directe au spectateur.
Ses installations immersives mobilisent dispositifs sonores et projections, souvent en faible lumière, pour installer une temporalité suspendue. Elle s’intéresse aux seuils entre intime et public, vivant et enregistré, visible et audible, en convoquant une esthétique épurée qui met en tension douceur et inquiétude. Présentée en centres d’art, biennales et musées en France et à l’international, elle collabore parfois avec musiciens et chorégraphes, prolongeant la dimension performative de sa recherche.
La critique souligne une attention fine aux affects et à la matérialité de la voix, inscrivant son œuvre dans un dialogue avec l’art vidéo des années 1970‑1990 et les études du corps. Daudé propose une investigation sensible des traces, où image et son construisent des portraits instables de la subjectivité contemporaine.
